Une régie publique de l'eau

Bonne nouvelle annoncée durant le dernier Conseil Municipal de Décembre : la facture de l'eau devrait baisser de 50% en 2013 ou 2014.

   Oui, -50% !! Un tarif divisé par 2, accordé par la Lyonnaise des Eaux ("délégation de service public") en échange du renouvelement de contrat d'affermage de l'eau. Nouveau contrat qui engage la commune sur 10 ans. La réduction est substancielle, et on ne peut que féliciter l'équipe de la majorité municipale pour cette négociation commerciale rondement menée...

 En détail : le prix payé par les foyers est constitué de 2 postes : le prix de l'eau elle-même + le prix de l'assainissement. Nous ne connaissons pas exactement la proportion de ces 2 postes (si quelqu'un à des infos, pensez à nous!). Néanmoins, les baisses seront de -50% pour l'eau et -20% sur eau+assainissement.

   Néanmoins, puisque l'on parle de commerce, ne peut-on s'interroger quant aux conditions économiques d'une société capable de faire un ristourne de 50% sur ses prix ?

   Aujourd'hui, en emputant la moitié de son chiffre d'affaires, la société renouvelle son contrat et s'engage à assurer les mêmes prestations. Cela signifie qu'elle continue à gagner de l'argent. Car perdre brutalement la moitié de son chiffre d'affaire sur un même périmètre d'activité est fatal à n'importe quelle entreprise, comprenons le bien. A moindre de s'être outrageusement gavé auparavant...

   Donc les marges pratiquées jusqu'à aujourd'hui étaient supérieures à 50%. Disons entre 50% et 70% pour avoir une estimation large...  Mieux que l'industrie du Luxe !!

   La preuve ? La voilà  : Polémique sur le prix de l'eau à Compiègne (Le Parisien, Décembre 2010)

   Cet article de 2010 annonce bien ce qui se passe aujourd'hui, au moment du renouvellement de contrat : sachant qu'il a été largement démontré publiquement que les sociétés privées de distribution des eaux municipales pratiquent des marges trop importantes, au regard du caractère vital et de bien commun qu'est l'eau, celles-ci ont dû rendre les armes et consentir à un rabais énorme...

   En réalité, on observe en France une très grande différence sur les prix au mètre cube : du simple au double, pour les cas les plus extrêmes. Les différences de tarifs sont trop importantes pour s'expliquer uniquement par les spécificités territoriales. De fait, un quasi duopole (Véolia & Suez) règne sur ce "marché" depuis longtemps (85% à elles deux) et peut ainsi se permettre de pratiquer des prix élevés. Sur notre dos...

Les joies de la "main invisible du marché" qui "auto-régule naturellement les prix en fonction de l'offre et la demande", sans doutes.

L'étude de " UFC Que Choisir ? " explique parfaitement cet état de fait.

   Si vous aviez à renouveller un contrat pour 10 ans, signeriez vous avec quelqu'un dont vous venez de découvrir qu'il vous a vendu quelque chose 100€ depuis 20 ans, alors que le "vrai prix" était 50€ ? Lui feriez vous à nouveau confiance ?

   Et si nous avions une autre solution : la gestion publique de l'eau potable. C'est possible ! 

   Nous pourrions installer à Margny une régie municipale. Un service public, qui n'est pas dicté par un impératif de profits. Un établissement qui appartient aux citoyens, rentable et fournissant une eau moins chère et de meilleure qualité.

De nombreuses communes ont sauté le pas.

   Alors, pourquoi pas nous ?

Comments

[marex]

L'eau que l'on consomme doit être irréprochable, tant sur le plan bactériologique que chimique.

Les normes en vigueur sont insuffisantes et malgré tout parfois mal respectées !

On ne trouve que ce que l'on cherche : seuls quelques pesticides sont recherchés alors que l'agriculture intensive en utilise une cinquantaine. On ne trouvera pas ce qu'on ne cherchera pas, ce qui n'empêchera pas les molécules non cherchées d'être présentes.

Potabiliser l'eau demande un très gros effort.

Alors, pourquoi utiliser l'eau "potable" pour autre chose que pour la boisson et la cuisine (WC, lessive, arrosage du jardin, lavage de voiture...) ?

Une véritable réflexion et étude est nécessaire sur ce sujet, les solutions existent mais ne sont pas simples et ne sont applicables que de manières différentes en fonction du logement : maison de ville ou avec terrai, appartement.

La Belgique apporte des solutions intéressantes.

Cela remet en cause la facturation de l'eau et est sans doute plus facile à appliquer dans le cas d'une régie.

[marex]

Je suis pour une régie publique.

Evidemment, il faudra qu'il y ait transparence de la finance et du contrôle de qualité, en faisant appel à des indépendants.

[marex]

Répartition des prix, facture de fin 2012

Fourniture de l'eau = 43%

Collecte eaux usées = 57%



En intégrant les postes "lutte contre la pollution" et" modernisation du réseau de collecte" (qui ont trait directement à la dé-pollution), on obtient :

Fourniture de l'eau = 35,7%

Collecte eaux usées = 64,3%